Rénovation du tunnel Mayence à Charleroi – Où en est le dossier ?
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Monsieur Goffart, le Conseil communal de Charleroi a été interpellé il y a quelques mois au sujet du dossier de rénovation du carrefour entre la rue Tumelaire et le boulevard Mayence. Qui est à la base de ce projet ?

Il s’agit d’un projet mené par la Région wallonne, qui est gestionnaire de voirie pour le petit ring de Charleroi (R9) et qui a initié un dossier de travaux publics en vue de rénover ce qui est appelé « le tunnel Mayence ».

Il s’agit du tunnel situé sur la partie nord-est du ring, au départ de la sortie qui mène vers la rue du Poirier, le boulevard Devreux, et la première partie du boulevard Mayence, c’est bien ça ?

Oui, c’est exactement ça. Le tunnel relève de la responsabilité de la Région. Ce chantier est initié par la Région dans la mesure où il faut intervenir sur la structure du tunnel elle-même. Les bétons ont fait leur temps. Il faut impérativement rénover cette partie du R9 au cours des prochaines années.

Il est donc prévu de tout démolir ?

Effectivement, c’est ce que prévoit la Région. On démolit complètement le tunnel et on le reconstruit.

C’est donc un chantier d’ampleur qui attend cette zone de Charleroi ?

Un chantier de très grande ampleur compte tenu du rôle stratégique du R9 dans la mobilité de notre Ville au sens large.

Ce chantier est-il indispensable ?

Les ingénieurs de la Région wallonne nous disent que nous n’avons pas le choix. On sait que ce chantier causera des contraintes au niveau de la mobilité communale, mais nous devons le faire. L’état de santé de cet ouvrage l’impose.

On comprend donc l’ampleur de l’inquiétude dans le quartier…

Évidemment. Les riverains sont inquiets au sujet du chantier en lui-même, mais également à propos de la réflexion en termes de mobilité et de parking consécutifs aux travaux.

De très nombreux riverains ont fait part de leur avis dans le cadre de l’enquête publique…

Ils ont profité de cette possibilité de s’exprimer, et ils ont eu raison. Cela a permis d’amorcer une rectification bienvenue du projet. Leurs commentaires étaient multiples et plutôt bien argumentés. 

De manière générale, on relève deux inquiétudes majeures. D’une part, le plan général de mobilité, avec un plan de mise en sens unique jugé inadapté, et d’autre part l’absence de stationnement dans un quartier très fréquenté par les écoles, les administrations, les commerces et les cabinets d’avocats.

Plus fondamentalement, ils critiquent le fait que les aménagements proposés en surface étaient basés sur un plan communal de mobilité en partie périmé. Validé en 2015, le plan communal de mobilité se base sur des études et des analyses de 2013, soit une dizaine d’années.

Il faut souligner à cet égard le travail minutieux réalisé par Benjamin Pottier, patron du magasin Le Versailles, qui a épluché l’ensemble du dossier pour exprimer au mieux les craintes de l’ensemble des habitants. Il est d’ailleurs venu les exprimer lui-même au Conseil communal dans le cadre d’une interpellation citoyenne, ce qui a vraiment permis de faire entendre ces préoccupations.

Comment a réagi le Collège communal ?

Le Collège communal a finalement entendu les inquiétudes soulevées par les riverains. Dans la mesure où la Ville de Charleroi avait également l’opportunité de donner son avis dans cette procédure diligentée par la Région wallonne, il a octroyé un avis favorable conditionné.

C’est-à-dire ?

Le Collège communal s’est prononcé favorablement au sujet de tout ce qui touche à la rénovation du tunnel en tant que tel. Il aurait d’ailleurs été irresponsable de s’y opposer : l’avis des ingénieurs et les impératifs de sécurité publique priment sur toute autre considération.

Par contre, au sujet du détail des aménagements à réaliser en surface, des sens de circulation, des places de parking, etc., le Collège communal a décidé de temporiser.

Le Collège a besoin de temps, pour quoi faire ?

L’une des remarques principales des citoyens visait à dire que le plan communal de mobilité de 2015, sur lequel les choix de mobilité prévus dans le dossier initial étaient basés, méritait d’être actualisé.

Il est donc aujourd’hui important qu’en termes de mobilité, on puisse procéder rapidement aux analyses voulues pour prendre des décisions qui s’imposent sur base de constats posés en fonction de la situation existante en 2023, car la Ville a beaucoup changé depuis 2013.

Dans quel délai la Ville va-t-elle procéder à cette évaluation et à cette révision ?

Aucun délai précis n’a été fixé à ce stade. Mais il est important que le service concerné s’active à ce sujet, car la Région wallonne n’attendra pas la Ville pour faire ses travaux.

Il faut que la Ville soit prête le jour où les travaux de voirie en surface devront démarrer. Il faudra à ce stade savoir précisément ce que l’on fait.

A propos des travaux de la Région wallonne, concernant les tunnels précisément, quels sont les délais ?

Celle-ci n’a pas encore annoncé le délai précis pour le lancement du chantier. Je ne manquerai pas de communiquer dès que je serai informé des derniers éléments à ce sujet.

Tout ce que l’on sait, c’est qu’au plan urbanistique, la Ville a pris acte de l’obtention par la Région wallonne d’un permis octroyé sous conditions. Les abords de la rue Tumelaire qui ont fait l’objet des débats ne sont actuellement pas inclus dans le permis, et celui-ci impose le respect de l’avis du Collège communal par la Région wallonne.

Quelles sont donc les prochaines étapes ?

Du côté de la Région wallonne, elle dispose désormais d’un financement, d’un projet et d’un permis d’urbanisme. Elle doit maintenant désigner une entreprise pour réaliser le chantier et organiser concrètement le déroulement de celui-ci avec l’ensemble des partenaires (police, entreprise, impétrants…).

Du côté de la ville, il convient de réfléchir rapidement aux questions liées à la mobilité et au stationnement pour répondre de manière pertinente à l’ensemble des remarques formulées par les riverains au cours de l’enquête publique. Nous resterons vigilants, à n’en pas douter.

Et de votre côté ?

Les consultations relatives à la révision du plan communal de mobilité relèvent de mon collègue en charge de la mobilité et de ses services. La réalisation du chantier régional est du ressort de la Région wallonne. À titre personnel, je serai particulièrement attentif aux questions liées à l’aménagement des voiries communales dont j’ai la responsabilité autour de ce chantier. J’essaierai également, en fonction des informations que j’aurai à ma disposition, de vous informer au mieux sur l’ensemble du chantier de manière globale quand celui-ci aura démarré. Essentiellement via Facebook et via mon site internet.

Êtes-vous disponible si les citoyens ont des questions au sujet de ce dossier ?

Bien entendu ! 🙂

De préférence via ma boîte eric.goffart@charleroi.be

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