Une meilleure formation à la conduite en Wallonie
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A l’initiative de Maxime PREVOT, Ministre wallon des Travaux publics et de la Sécurité routière, le Gouvernement wallon a approuvé le projet d’arrêté en première lecture visant à réformer la formation à la conduite (permis B) en Wallonie.

 

Pour rappel, suite à la 6ème réforme de l’Etat, la compétence liée à la formation à la conduite a été transférée aux Régions, la délivrance du permis de conduire restant quant à elle du niveau fédéral.

 

Le Ministre Maxime PREVOT a par conséquent saisit l’opportunité de cette régionalisation pour proposer une réforme visant à renforcer la formation des nouveaux conducteurs et à accroître encore davantage la sécurité routière.

 

Pour assurer une cohérence globale et dans le cadre de la collaboration constante en matière de sécurité routière, les trois Régions travaillent de façon concertée pour mettre en place un modèle similaire. En effet, vu qu’il n’y a pas d’obligation de suivre la formation dans la Région dans laquelle on est domicilié, cela permettra d’éviter une concurrence malsaine entre les Régions.

 

I. Constat

 

Actuellement, les jeunes conducteurs ont un risque d’accident deux à trois plus élevé que la moyenne générale. De plus, il est communément admis dans le milieu scientifique que les facteurs humains apparaissent dans plus de 90 % des accidents corporels. Or, un des principaux leviers permettant de réduire ce facteur humain consiste à améliorer la formation à la conduite des conducteurs de demain.

 

Les taux de réussite actuels tant à l’examen théorique que pratique ne sont que d’un peu plus de 50 % au premier examen présenté. Cela démontre notamment que des améliorations de la formation et de la préparation aux examens seraient largement nécessaires.

 

II. La réforme

 

Au vu de la situation actuelle, le Ministre Maxime PREVOT a décidé de réformer la formation à la conduite afin qu’elle soit de plus grande qualité et combinée à une plus grande expérience.

 

  1. La formation théorique

 

En ce qui concerne la formation théorique, l’apprentissage sera renforcé au niveau de thématiques précises telles les effets de l’alcool et de la fatigue sur la conduite. La perception des risques et les bonnes pratiques en cas d’incident seront également développées et feront partie intégrante de la matière de l’examen.

 

De plus, lors du passage de l’examen théorique, le principe de la faute grave sera réinstauré et durci : toute erreur à une question relative aux infractions du troisième (brûler un feu rouge, prendre un sens interdit, …) ou du quatrième degré (faire demi-tour sur l’autoroute, …) entraînera l’échec automatique à l’examen théorique.

 

  1. La formation pratique

 

En ce qui concerne la formation pratique, les deux filières dites « libre » et « auto-école » seront améliorées et mises en parallèle, tout en laissant le libre choix de l’une ou de l’autre.

 

a)   La filière libre

 

  • Une première partie de la formation sera centrée sur la pratique de base c’est-à-dire la maîtrise du véhicule et l’insertion dans la circulation. Une seconde partie de la formation portera sur l’autonomie progressive du candidat conducteur. L’attention sera davantage portée sur la gestion des diverses situations de conduite ainsi que l’attitude générale de la conduite et d’auto-évaluation.

 

Concrètement, la filière libre démarrera par un encadrement couramment appelé « rendez-vous pédagogique ». Le guide et l’apprenti conducteur recevront une formation d’introduction d’une heure par l’auto-école ou l’instructeur breveté choisi ainsi qu’un document « boîte à outils » comportant des repères utiles et les conseils pour un bon apprentissage, notamment par la tenue d’un carnet de bord et une incitation à parcourir au moins 1.500 km avant de présenter l’examen.

 

  • La durée de validité du permis provisoire sera réduit de 36 à 18 mois, comme dans le parcours de la filière auto-école, le permis pouvant toujours être passé après 3 mois.

 

  • La filière libre se voit également ouvrir à la possibilité de conduire seul sans guide pour le perfectionnement, l’acquisition de plus d’expérience et la souplesse dans la formation. Pour y avoir accès, il faudra avoir au moins 18 ans, passer un test pour obtenir « un certificat d’aptitude », délivré par un professionnel. Il s’agit d’une possibilité mais pas d’une obligation.

 

b)   La filière auto-école classique

 

La filière auto-école classique reste identique à la situation actuelle.

 

c)   La filière auto-école rapide

 

Une nouvelle filière de minimum 30 heures de cours en auto-école sera également créée afin de répondre à des besoins urgents spécifiques. Elle ne sera accessible que dans des cas très limités qui doivent encore être définis en concertation avec les secteurs concernés. Par exemple, certains candidats se voient parfois dans l’obligation d’obtenir le permis de conduire en un court délai notamment pour décrocher un emploi. La création de cette filière répond à cette nouvelle demande tout en garantissant une formation complète et de qualité.

 

  1. Le coût

 

Dans sa Déclaration de Politique Régionale, le Gouvernement wallon s’est engagé à développer un système de formation à la conduite accessible à tous afin que chacun puisse bénéficier d’un apprentissage de qualité.

 

Il a donc été décidé que le tarif des examens théoriques (15 €) et pratiques (36 €) ne sera pas augmenté, alors que ces prix n’ont pas été révisés depuis une dizaine d’années. Ils sont en outre moins élevés que chez nos voisins directs*.

 

Dans le cadre de la filière libre, le prix de la nouvelle formation obligatoire, appelé « rendez-vous pédagogique », est estimé aux environs d’une cinquantaine d’euros, le prix étant fixé par l’auto-école ou l’instructeur breveté choisi.

 

Le coût du « certificat d’aptitude » éventuel (non obligatoire) pour poursuivre l’apprentissage sans guide est aussi estimé à une cinquantaine d’euros.

 

Enfin, l’ensemble de cette réforme de la formation visera à augmenter les taux de réussite aux examens théoriques et pratiques et diminuera les frais liés aux éventuels multiples passages à l’examen.

 

Tout est donc mis en œuvre pour que l’ensemble de la formation reste extrêmement démocratique, favorisant son accès à tous, bien plus qu’ailleurs en Europe.

 


 

Dès ce mois d’avril, le Ministre Maxime PREVOT va mener une large concertation avec l’ensemble des acteurs concernés, dont le Conseil supérieur wallon de la Sécurité routière, afin de pouvoir mettre en œuvre la nouvelle formation à la conduite (permis B) pour le 1er janvier 2018.

 

Cette réforme constitue l’un des nombreux axes mis en place en Wallonie afin d’améliorer la sécurité routière et d’atteindre l’objectif d’une réduction à moins de 200 tués de la route à l’horizon 2020.

 

* L’examen théorique s’élève à 15 € en Flandre (avec indexation automatique), 20,83 € en Allemagne, 30 € en France, 35 € aux Pays-Bas, 23£ au Royaume-Uni.

L’examen pratique s’élève à 39 € en Flandre. La Région bruxelloise n’a pas encore fixé ses futurs tarifs.

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