CHARLEROI – Depuis le début du mois de décembre, plusieurs milliers de pneus usagés ont été déversés illégalement dans différentes zones de la ville de Charleroi. Trois sites ont déjà été recensés : Montignies-sur-Sambre, Gilly–Jumet Hamendes et Roux. Les autorités communales et régionales, soutenues par la zone de police locale, coordonnent leurs efforts pour endiguer ce phénomène et identifier les responsables de ces agissements, qualifiés de « filières très organisées ».
Des déversements de grande ampleur
Le premier incident signalé remonte au début du mois de décembre 2024, au pied du terril de l’Épine, à Montignies-sur-Sambre. Plus récemment, autour du 1er ou du 2 janvier 2025, un second amas de pneus a été découvert sur une portion du RAVeL, non loin de la rocade de Gilly. Enfin, le 5 janvier, une nouvelle décharge sauvage est apparue sur le site du terril du Martinet, à Roux. Selon les autorités, « des milliers de pneus » auraient ainsi été déversés en un laps de temps très court.
Une opération de nettoyage entravée
Dans un premier temps, les services communaux sont parvenus à évacuer 11 conteneurs de pneus à Montignies-sur-Sambre. Cependant, les centres de traitement sollicités ont indiqué ne plus pouvoir absorber l’ensemble des volumes dans l’immédiat, contraignant la Ville à ralentir temporairement l’évacuation. Les opérations de nettoyage se poursuivent néanmoins « aussi rapidement que possible », affirment les responsables communaux, tout en soulignant la nécessité de trouver des filières de traitement adaptées.
Une coordination interservices renforcée
Plusieurs acteurs sont mobilisés pour lutter contre ce phénomène :
- Les services communaux (Propreté et Nature en Ville, Police administrative, Service de la Voirie) ;
- Le Département de la Police et des Contrôles, un service régional spécialisé dans l’investigation environnementale ;
- La zone de police de Charleroi et le Parquet de Charleroi.
Cette coordination vise à partager les informations recueillies à chaque niveau, faciliter l’identification des auteurs et mettre en place des mesures de prévention. Selon le Collège communal, « les services communaux se tiennent à la disposition des autorités chargées de l’enquête pour identifier et poursuivre les responsables ».
Des mesures préventives en cours
Au-delà des actions de nettoyage, la Ville a demandé à son service de la Voirie d’inspecter et de sécuriser l’ensemble des points d’entrée du RAVeL. Des obstacles physiques (piquets, potelets, chicanes ou barrières) devront y être installés ou renforcés afin de limiter l’accès à ces lieux souvent pris pour cible par les délinquants. Les gestionnaires de voirie tant communaux que régionaux sont également sollicités pour une approche concertée.
Parallèlement, le service des permis d’environnement a reçu pour mission de vérifier la régularité des activités des acteurs susceptibles d’être impliqués, afin de s’assurer qu’aucun manquement administratif ne favorise ces pratiques illégales.
« Nous restons vigilants »
M. Éric Goffart, échevin des Finances, des Travaux publics, de la Propreté publique et de la Nature en Ville à Charleroi, se veut ferme dans ce dossier :
« Nous restons particulièrement vigilants et attentifs à toute évolution de la situation. J’invite chacun à signaler sans délai toute activité suspecte. Nos services continueront à collaborer étroitement avec la police et le Parquet pour mettre un terme à ces déversements massifs et poursuivre leurs auteurs. »
En attendant que l’enquête aboutisse, la Ville poursuit ses efforts pour restaurer l’environnement impacté par ces dépôts sauvages et rassurer les riverains, inquiets face à l’ampleur des dommages causés. Les services communaux espèrent que ces premières mesures préventives permettront d’enrayer un phénomène qui, de toute évidence, dépasse la simple incivilité pour relever d’une organisation frauduleuse d’envergure.